DNA - 31 mars 2021 - Mulhouse Sud Alsace

RIXHEIM

Le Cercle théâtral entre espoir et résignation

Francis MICODI

Dernière répétition en 2019, avant le spectacle de janvier 2020. Depuis, plus rien… Archives L’Alsace /F.Mi

Confrontés à la fermeture des salles, à la peur de la maladie et au manque de perspective, les comédiens du Cercle théâtral alsacien de Rixheim ont bien du mal à garder le moral, même si l’espoir de rejouer bientôt subsiste.

Cela fait plus de trente-cinq ans que les joyeux lurons du Cercle théâtral de Rixheim se donnent en spectacle, pour le plus grand plaisir de leur fidèle public. Trente-cinq ans de fous rires, de jeux de mots, de grivoiserie et d’amants planqués dans le placard. Trente-cinq ans que les spectateurs se régalent de blagues potaches en alsacien. Jusqu’à ce fameux mois de mars 2020. Date à laquelle les comédiens se sont donnés la réplique pour la dernière fois sur une scène locale.

« Et depuis plus d’un an, c’est silence radio. Nous, les acteurs, on ne s’est plus vus depuis cette dernière représentation. Mais ça va revenir, j’espère », se console Raymond Fluhr, l’infatigable président et metteur en scène de l’association. Le discours semble optimiste mais la voix trahit l’inquiétude. Et si, avec le temps qui passe, la motivation des comédiens n’était plus la même à la reprise ?

« Imaginez, on n’a même pas pu faire notre assemblée générale en 2020. On s’envoie parfois quelques mails, mais ce n’est pas pareil. » La distance et l’absence de perspective deviennent lourdes à porter. Le lien social commence à se distendre, inexorablement. Alors, comme pour ne pas perdre espoir, Raymond Fluhr repense à cette nouvelle pièce en dialecte qu’il avait proposée à la rentrée 2020 à ses comédiens. Mais à peine le choix validé, le deuxième confinement a mis un coup d’arrêt à l’aventure. « On fait quoi dans ces cas-là ? On fait comme si tout allait rentrer dans l’ordre dans deux mois et on apprend chacun dans notre coin notre rôle, sans aucune certitude de pouvoir jouer ? » La réponse est implacable. Personne n’a envie de travailler à distance et sans aucune perspective.

« Et dire qu’en janvier 2020, une jeune fille est venue me voir pour me dire qu’elle voulait intégrer la troupe. Depuis, je n’ai même pas pu la recontacter faute de projet », soupire celui qui se rend bien compte que la survie du groupe passera aussi par le rajeunissement de l’équipe.

Lui et sa femme ont été touchés par la maladie, et ont pleinement conscience de l’importance de se protéger pour éviter le pire. Mais à quel prix ? Faut-il en passer par le sacrifice de la culture, du rire, du bénévolat associatif ? Au Cercle théâtral de Rixheim, l’espoir n’a pas encore laissé place à la résignation. Tous les comédiens y croient encore et espèrent vite retrouver le public pour une bonne partie de fou rire. Mais faudrait plus que ça traîne…

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